Same Voices, autonomiser les femmes par la couture
Dans une petite ruelle du quartier de Kibaza à Kigali, nous sommes attirées par les rires de femmes qui s’attellent à la couture de jolis tissus colorés en wax : c’est ainsi que nous découvrons Same Voices. Fondé en 2016, Same Voices a formé plus de 200 femmes à la couture et leur a permis de gagner leur indépendance financière. Dans cet article un peu particulier, nous mettons en lumière cinq de ces talentueuses couturières : Mukashema Celafine, Nyiransabimana Mary Jane, Mukansengiyu Anotsiatha, Tuyizere Pasicaline et Mukshema Française.
Rwanda
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Lancé en 2016, Same Voices est l’initiative de Niyigena Zachalie, un jeune rwandais qui a décidé d’oeuvrer pour l’indépendance financière des femmes en mettant en place un atelier de couture. Pendant six mois, une promotion de 40 femmes apprend à coudre et créer des vêtements. Les bénéfices de la vente de leurs produits sont reversées à 70% aux femmes, une commission de 30% revient à Same Voices pour amortir les frais liés à l’achat des machines à coudre et des tissus. Plusieurs institutions soutiennent également l’association à l’instar d’UNICEF, d’Ineza Fondation et Out of Love qui achètent notamment des moustiquaires. Aujourd’hui, Same Voices a déjà formé plus de 200 femmes.
La formation s’accompagne aussi d’un accompagnement professionnel : à l’issue des six mois de formation, la femme devient propriétaire de sa machine à coudre pour exercer en toute indépendance. Ainsi, tous les trois mois, Same Voices organise des ateliers de formation à l’entrepreneuriat lors desquels les alumni du programme apprennent à gérer leurs économies et développer leur activité. Un Women Award a aussi été mis en place récompensant les femmes qui produisent les plus beaux modèles pour les pousser à progresser et maintenir leur motivation. Des expositions locales seront bientôt mises en place pour mettre en avant ces créations.
Niyigena a de grandes ambitions pour le futur de Same Voices : il souhaite avant tout investir dans un espace plus grand pour être capable d’accueillir davantage de femmes et il aimerait également compléter la formation des femmes par un apprentissage de l’anglais pour leur permettre d’élargir la vente de leurs produits.
À long terme, son objectif est d’exporter à l’étranger les productions des femmes en créant un site en ligne et ainsi promouvoir la mode rwandaise.