Tumie Ramsden, les grands écarts comme philosophie de carrière
Tumie Ramsden est une championne des grands écarts. D’abord dans ses études : elle a voulu devenir pharmacienne, a fini par faire des études de comptabilité. Puis dans sa carrière : après quelques stages dans le secteur bancaire, elle a décidé de tout quitter pour se lancer dans la radio. 11 ans et le prix de meilleure présentatrice radio plus tard, elle retourne dans la banque chez Standard Chartered, puis les télécommunications avec Orange, pour finir chez UNICEF. Sa constante : son métier. Elle est une spécialiste de la communication institutionnelle et assure les relations avec le secteur privé depuis ses débuts dans le domaine. Un exemple de parcours atypique, preuve que nos études ne nous prédestinent pas et que faire le grand écart dans ses choix peut être une stratégie de carrière valable, tant qu’on garde une constante.
Botswana
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De la pharmacie à la comptabilité à la radio
J’ai grandi à Gaborone, la capitale du Botswana, élevée par mes grands-parents. Je suis allée à l’école publique jusqu’à l’université. Ayant des facilités en mathématiques et en sciences, je voulais devenir pharmacienne. J’ai donc fait un Bachelor en Sciences à l’Université du Botswana, mais j’ai raté ma troisième année. Plutôt que de m’entêter dans ce domaine, j’ai effectué un virage complet pour étudier la comptabilité : ma logique, c’était que si je ne pouvais ni devenir avocate, ni pharmacienne, autant devenir comptable. Je suis donc allée à l’Accounting College pour un diplôme de comptabilité à l’Association des Techniciens de la Comptabilité. Mes premiers stages ont été très formateurs : d’abord chez Deloitte en tant que comptable, puis à l’IFC (International Finance Coorporation) au sein de la Kingdom Bank.
Dans mon temps libre, j’ai commencé à faire de la radio, et je me suis découvert une passion pour ce média. Mais comme il n’y avait pas de spécialisation média dans mon université, je me suis dirigée vers un Master en Management Stratégique. En 2004, on m’a proposé d’animer un programme radio en semaine. Je devais faire un choix : me concentrer sur la radio ou continuer dans la comptabilité. J’ai choisi la première option, et je n’ai jamais été aussi heureuse. J’ai passé 11 ans à la radio, j’ai même été élue meilleure présentatrice radio du pays en 2007. J’ai monté les échelons un à un : j’ai débuté en tant que présentatrice radio pour les programmes du weekend, puis en milieu de journée en semaine, et enfin les programmes matinaux (les breakfast radio shows), le graal en termes de nombre de personnes touchées.
Trouver une constance malgré les changements
J’ai quitté le milieu de la radio après 11 ans, parce que la chaîne était plutôt jeune et que je prenais de l’âge. Je voulais explorer de nouveaux chemins, dans le secteur privé. J’ai été nommée au middle management d’Orange en communication institutionnelle. J’ai ensuite changé d’entreprise, à la Standard Chartered, en banque, en tant que Chargée d’Affaires.
Je suis désormais coordinatrice des relations entre UNICEF et le secteur privé : je cherche le meilleur moyen pour que les entreprises assistent UNICEF dans son mandat pour protéger les enfants au Botswana. Ce métier est la parfaite combinaison entre ma spécialisation en communication institutionnelle et ma passion pour le bénévolat.
Bien que j’aie souvent changé de secteur (télécommunications, banque, organismes internationaux), je n’ai jamais changé de métier : cette constance me permet de visualiser un futur plutôt clair. Utiliser la com et les médias pour avoir un impact sur les vies d’un maximum de personnes.
J’ai trois enfants. Ça a été difficile d’accepter que je ne sois pas forcément une maman exceptionnelle. Mon mari me soutient beaucoup, et mes enfants ont vite accepté qu’il y a certaines choses que je ne suis pas capable de faire : cuisiner, les amener le matin à l’école. C’est vraiment une question de s’accepter pleinement et de ne pas essayer d’être parfaite.
Je pense sincèrement qu’il est impossible de trouver un équilibre. Si l’on excelle dans son rôle de mère à un moment précis, cela veut dire qu’on n’est pas à 100% sur un autre niveau. Tout est une question de choix : il faut décider du domaine sur lequel on se concentre à un moment donné de sa vie.